mardi 21 octobre 2014

45T: Le disque n'est pas rayé

Pour l'un de mes cours à la fac j'ai du écrire un article sur la chanson française. Je le poste ici en espérant avoir quelques retours (qu'ils soient positifs ou négatifs). N'hésitez donc pas à commenter!

Deux mois qu'il n'est pas sorti mais ça ne le dérange pas. Il est à l'aise dans sa pochette cartonnée jaune/orangée. Ce Retiens la nuit de M. Hallyday ne va pas rester tranquille indéfiniment. Son propriétaire compte se replonger dans ses souvenirs aujourd'hui. Mais ça, il ne le sait pas encore.

1962. Marcel Dumont achète son premier 45 tours de Johnny. Chez lui, il a déjà une collection incommensurable. Passant de Salvatore Adamo à Charles Aznavour et de Jacques Brel à Claude François. À cette époque ces disques sont partout. Magasins, bals et même dans les cafés des petits villages alentours. C'est ainsi que la musique s'écoute et se diffuse.

Dans ces années yé-yé toute famille a un tourne-disques. Support indispensable pour écouter ces 4 titres – 2 chansons par face - gigantesques. Lorsque l'on pose le disque sur l'engin on entend le bruit de la patine qui se colle sur le 45 tours. Ça grince, ça frotte. Quelques secondes plus tard, le titre commence mais est altéré par de nombreux grésillements. La qualité n'est pas exemplaire, cependant les gens l'écoutent, chantent et dansent. La musique est vivante.

Ces disques noirs et disproportionnés représentent la chanson bleu blanc rouge par excellence. Tant par les idoles en photos sur les pochettes que par la diversité de ces derniers (de Tino Rossi à Sheila par exemple). Ce sont d'ailleurs ces 45 tours qui vont faire évoluer la musique tricolore. La jeune génération s'empare de cet objet et devient vite l'élément rock des années 60.

Les ados qui écoutaient du France Gall ou Henri Salvador commencent à enfiler des blousons noirs et à placarder des photos de Johnny et des Chaussettes Noires dans leurs chambres. Le 45 tours devient la chose à posséder. Des versions collectors inondent les rayons des magasins et la chanson française évolue. Désormais, on est dans une dynamique de personnalisation. Un titre commence à coller à la peau d'un artiste et celui-ci collectionne les fans. On bascule sur le modèle de l'idole, le rockeur au grand cœur, celui qui va se jeter dans le public à la fin de son concert.

En évoquant ces souvenirs, Monsieur Dumont est nostalgique. Son tourne-disques est devenu Ipod et ses 45T sont désormais mp3. Mais même s'ils ont quittés leurs blousons noirs, les fans de la chanson française sont toujours présents et la musique tricolore tourne encore.


Emmanuelle.

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