Pour l'un de mes cours à la fac j'ai du écrire un article sur la chanson française. Je le poste ici en espérant avoir quelques retours (qu'ils soient positifs ou négatifs). N'hésitez donc pas à commenter!
Deux
mois qu'il n'est pas sorti mais ça ne le dérange pas. Il est à
l'aise dans sa pochette cartonnée jaune/orangée. Ce Retiens la
nuit de M. Hallyday ne va
pas rester tranquille indéfiniment. Son propriétaire compte se
replonger dans ses souvenirs aujourd'hui. Mais ça, il ne le sait pas
encore.
1962.
Marcel Dumont achète son premier 45 tours de Johnny. Chez lui, il a
déjà une collection incommensurable. Passant de Salvatore
Adamo à Charles Aznavour et de Jacques Brel à Claude François.
À cette époque ces disques sont partout. Magasins, bals et même
dans les cafés des petits villages alentours. C'est ainsi que la
musique s'écoute et se diffuse.
Dans
ces années yé-yé toute famille a un tourne-disques.
Support indispensable pour écouter ces 4 titres – 2 chansons par
face - gigantesques. Lorsque l'on pose le disque sur l'engin on
entend le bruit de la patine qui se colle sur le 45 tours. Ça
grince, ça frotte. Quelques secondes plus tard, le titre commence
mais est altéré par de nombreux grésillements. La qualité n'est
pas exemplaire, cependant les gens l'écoutent, chantent et dansent.
La musique est vivante.
Ces
disques noirs et disproportionnés représentent la chanson bleu
blanc rouge par excellence. Tant par les idoles en
photos sur les pochettes que par la diversité de ces derniers (de
Tino Rossi à Sheila par exemple).
Ce sont d'ailleurs ces 45 tours qui vont faire évoluer la musique
tricolore. La jeune génération s'empare de cet objet et devient
vite l'élément rock des années 60.
Les
ados qui écoutaient du France Gall
ou Henri Salvador commencent à enfiler des blousons
noirs et à placarder des photos de Johnny
et des Chaussettes Noires
dans leurs chambres. Le 45 tours devient la chose à posséder.
Des versions collectors inondent les rayons des magasins et la
chanson française évolue. Désormais, on est dans une dynamique de
personnalisation. Un titre commence à coller à la peau d'un artiste
et celui-ci collectionne les fans. On bascule sur le modèle de
l'idole, le rockeur au grand cœur, celui qui va se jeter
dans le public à la fin de son concert.
En
évoquant ces souvenirs, Monsieur Dumont est nostalgique. Son
tourne-disques est devenu Ipod et ses 45T sont désormais mp3. Mais
même s'ils ont quittés leurs blousons noirs, les fans de la chanson
française sont toujours présents et la musique tricolore tourne
encore.
Emmanuelle.